Stimulé par la montée des loisirs et la croissance économique des Trente Glorieuses, le plan neige est mis sur pied en 1964. Il a pour but d’enrayer une économie locale savoyarde en déclin (industrie minière, fromagère) et de combler le retard de la France en matière de tourisme hivernal. L’État détermine un concept de stations d’altitude très fonctionnel, un urbanisme vertical avec pour but d’attirer les devises étrangères. Il se réfère aux stations pionnières d’après-guerre, notamment Courchevel, Méribel, véritables laboratoires d’expérimentation pour les services de l’État.

Des architectes comme Marcel Breuer à Flaine, Jacques Labro à Avoriaz, Charlotte Perriand aux Arcs ou encore Michel Bezançon à la Plagne créent ainsi de nouveaux modèles urbanistiques et architecturaux. Ces modèles présentent de nombreuses similitudes: concentration de l’habitat pour ne pas miter le territoire, intégration du bâti dans le relief et la nature, utilisation de matériaux locaux, séparation des skieurs des piétons, bannissement des voitures relégués dans des parkings extérieurs.

Au cours des années 1970, on assiste à un changement de paradigme. Considérée comme urbaine et bétonnée, l’architecture moderne est délaissée au profit d’une architecture se réclamant traditionnelle et régionale. Apparaît alors le modèle « néo-montagnard » qui répond à une vision idéalisée de la montagne. A l’idée d’une composition déterminée par le lieu, on préfère une architecture standardisée. Le cas le plus emblématique de ce développement concerne la station Arc 1950 dont le plan d’ensemble du village a été élaboré par l’architecte américain Eldon Beck,inventeur du concept des villages Intrawest.

Date de réalisation : 2018. Ce travail a été publié à l’été 2019 dans la revue suisse d’architecture werk, bauen + wohnen (Schnee von gestern wbw_07-08_2019)